Bruxelles, novembre 2024 – À l’approche des élections présidentielles américaines, une possible réélection de Donald Trump préoccupe les dirigeants européens. Ayant déjà affronté une première présidence du milliardaire républicain, l’Union européenne (UE) affirme être mieux préparée aujourd’hui à répondre à une politique étrangère américaine qui pourrait diverger de ses priorités, notamment sur le soutien à l’Ukraine et les relations commerciales.
Anticipation des tensions commerciales et redéfinition des alliances
La première présidence de Trump (2017-2021) a profondément marqué les relations transatlantiques, notamment avec des menaces de sanctions commerciales, des révisions tarifaires, et des pressions sur les partenaires de l’OTAN pour augmenter leur budget de défense. Bruxelles a retenu les leçons de ces années et semble cette fois-ci décidée à prendre les devants. Selon des sources proches de la Commission européenne, des plans de riposte sont en préparation pour contrer toute guerre commerciale qui pourrait affecter les échanges entre les deux continents.
Dans le domaine économique, l’UE pourrait se tourner vers un renforcement de ses liens avec d’autres partenaires, comme la Chine et l’Inde, ou réactiver des accords commerciaux en Asie et en Afrique. Cette stratégie vise à réduire la dépendance européenne vis-à-vis des États-Unis, tout en sécurisant des marchés alternatifs pour ses exportations.
Soutien à l’Ukraine : une ligne de fracture potentielle
Le soutien de l’administration Biden à l’Ukraine a été crucial dans la résistance du pays face à l’invasion russe, mais un retour de Trump pourrait tout changer. Le républicain a déjà exprimé à plusieurs reprises sa réticence à maintenir une aide militaire et économique substantielle à Kiev, estimant que ce conflit n’est pas une priorité américaine. En réponse, les dirigeants européens préparent une augmentation de leurs propres contributions pour compenser une éventuelle réduction du soutien américain.
Cependant, cette perspective n’est pas sans tensions internes au sein de l’UE. Plusieurs pays européens, dont certains dirigeants populistes, partagent des affinités idéologiques avec Trump. Ces soutiens pourraient affaiblir l’unité européenne dans les décisions collectives concernant l’Ukraine, notamment en matière de sanctions contre la Russie.
Les soutiens pro-Trump en Europe : un défi pour l’unité de l’UE
L’Europe d’aujourd’hui n’est pas celle de 2016. Au sein de l’UE, une droite populiste et nationaliste s’est renforcée et voit en Trump un modèle d’affirmation souverainiste face aux institutions internationales. En Hongrie, en Italie et même en France, des voix se lèvent pour saluer la politique protectionniste et nationaliste de l’ancien président. Pour ces mouvements, une présidence Trump est synonyme de renforcement de l’autorité des États-nations face à des organisations internationales perçues comme limitant leur pouvoir.
Les institutions européennes, quant à elles, restent vigilantes et mettent en garde contre les risques d’un effritement de la solidarité entre États membres. Dans ce contexte, une victoire de Trump pourrait accélérer les divisions politiques en Europe, mettant en péril l’unité du bloc dans des dossiers essentiels, tels que la défense commune, la transition énergétique ou la gestion des migrations.
Conclusion : une Europe sur ses gardes mais déterminée
Si Bruxelles s’efforce de se préparer à toute éventualité, un second mandat de Donald Trump obligerait l’Union européenne à repenser ses stratégies et à renforcer son autonomie sur des questions cruciales. La capacité de l’UE à maintenir une posture unifiée sera déterminante pour naviguer dans cette nouvelle ère d’incertitude transatlantique. Les prochaines semaines s’annoncent donc cruciales pour les responsables européens, qui auront à décider de l’ampleur des mesures à prendre pour sécuriser leurs intérêts dans un monde où l’imprévisibilité reste un défi majeur.