Les Béninois auront bientôt la possibilité de choisir entre trois opérateurs de téléphonie mobile. A la liste des deux réseaux, Moov et MTN, déjà existants, les discussions sont très avancées, apprend LeParakois pour accueillir la Société béninoise d’infrastructures numériques (SBIN), un nouvel opérateur GSM qui naît sur les cendres de Bénin Télécom. En attendant le lancement de ses services prévu au deuxième trimestre de l’année 2022, la SBIN semble bénéficier de la couverture des autorités Béninoises, dont les accords concourent à une pression sur les deux autres filiales de téléphonie mobile.
Selon les informations de Jeune Afrique, en novembre, l’Autorité de régulations des communications électroniques et de la poste (Arcep) a invité la filiale du sud-africain MTN et Moov – filiale de Maroc Telecom – à ouvrir des discussions avec la Société béninoise d’infrastructures numériques (SBIN) pour négocier un contrat d’itinérance permettant au nouvel entrant d’utiliser leurs réseaux. Cependant, il est défendu par une source gouvernementale que cette mesure n’a pas spécifiquement prise pour la SBIN.
La possibilité de mutualiser les infrastructures était déjà prévue par le code des télécoms adopté en 2018 et elle a été précisée dans un décret publié quelques mois plus tard. À cette époque, le gouvernement espérait encore qu’un acteur privé pourrait venir casser le duopole MTN-Moov
précise l’interlocuteur de JA.
Même si dans les faits, ce coup de pouce ne dispensera pas le nouveau groupe public d’investir massivement, il lui permettra cependant de se concentrer sur les zones denses où il devra maîtriser la qualité de ses services pour constituer sa clientèle. Près de 50 milliards de F CFA seront ainsi injectés pour bâtir son réseau en 2022, rapporte le média.
Difficile de dire quelle sera la stratégie de Moov et de MTN face à une évolution de la règle du jeu qui leur est, sur le papier, défavorable. Leur sentiment est aujourd’hui d’être pris en étau. « Non seulement, la SBIN a, parmi les opérateurs, le monopole sur l’exploitation de la fibre optique, mais elle pourra bientôt bénéficier de nos investissements », déplore l’un de leurs représentants.
A cela s’ajoutent, les nouvelles obligations pour les opérateurs GSM qui dénoncent une politique inéquitable du gouvernement qui favorise le nouveau concurrent.
La pression est de plus en plus forte. L’État dit qu’il veut qu’on investisse davantage, mais dans le même temps, il a encadré nos tarifs et nous impose une des fiscalités les plus importantes de la région, confie une source anonyme de nos confrères. La compétition ne nous fait pas peur, si elle est équitable
rassure la même source.