Les cas récurrents de suicides ces jours-ci au Bénin inquiètent les religieux. Pour eux ce choix fait par certains de mettre fin à leurs jours sur terre s’explique surtout par l’ignorance de ce que dit les écritures saintes sur le suicide. Ernest Déguénonvo, vicaire général de l’archidiocèse de Parakou et coordinateur diocésain des hôpitaux explique que le suicide est une violation grave de la loi naturelle sur l’instinct de conservation et de survie d’une part et d’autre part c’est une violation d’amour.
Selon le vicaire se suicider c’est violer le cinquième commandement de Dieu qui ordonne à l’homme de ne point tuer. Cela, ne concerne pas seulement son action envers les autres mais aussi envers lui-même. Puisque dans le livre de Deutéronome chapitre 3 verset 39, poursuit le prélat, Dieu dit que la souveraineté de la vie humaine Lui appartient et à Lui seul. Dans le livre de genèse chapitre 9 les versets 5 à 6, poursuit-il, il est écrit que Dieu demandera compte de tout meurtre quel qu’en soit la forme, avortement, peine de mort, euthanasie, toute vie supprimée avant son terme naturel et normal.
En effet, la doctrine de l’Église se fonde sur le principe de l’inviolabilité de la vie, don absolu de Dieu. Par ailleurs, le suicide est fermement et formellement désapprouvé par l’Église Catholique. Ainsi, l’acte de s’arracher sa propre vie “contredit l’inclination naturelle de l’être humain à conserver et à perpétuer sa vie.” Le suicide est donc une offense du prochain, parce qu’il brise injustement les liens de solidarité avec les sociétés familiale, nationale et humaine à l’égard desquelles nous demeurons obligés.”
Parlant justement du sort qui est réservé à ceux qui se hôte la vie, le père Ernest rappelle qu’auparavant ces personnes étaient exclues des cimetières chrétiens, pour être inhumées à l’extérieur. Parce que se donner la mort était considéré comme un péché contre l’espérance et le suicide était vu comme un acte délibéré, une volonté de se substituer à Dieu, auteur et maître de la vie.
Pour le père Ernest Déguénonvo très souvent les facteurs qui sont à l’origine du suicide sont la déprime, le désespoir, le chômage, le manque d’affection, etc. Il renchérit que jusqu’à présent que l’église catholique constate et prend à cœur douloureusement cette situation de suicide car pour l’église c’est un acte qui dérange et laisse les proches désemparés, les familles dévastées et souvent sans réponse.
Mais, aujourd’hui, « l’Église refuse de porter un jugement de valeur sur les personnes qui ont attenté à leur vie. Certes, elle accepte de prier et de célébrer leurs obsèques. Elle n’approuve pas mais, comme Mère et Éducatrice, elle comprend et pardonne », soutient le réligieux.
Par ailleurs, pour des personnes qui ressentent les signes du suicide, l’église catholique prodigue quelques itinéraires dont la participation aux services religieux, aux cultes et ou aux mouvements. « Dans la foi, on ne doit pas désespérer du salut éternel des personnes qui ne sont donné la mort. Dieu peut les ménager par les voies que Lui seul connaît, l’occasion d’une salutaire repentance. L’Église prie pour les personnes qui ont attenté à leur vie », précise le père Ernest Déguénonvo pour finir.
Benjamin ELEGBEDE (Stag) & Ange BADA (Stg)